Jeudi 7 décembre, le cours du bitcoin atteint brièvement 17000 $
Bien qu’initialement réservées à un public d’avertis, les crypto-monnaies, ou monnaies virtuelles, séduisent de plus en plus le grand public. L’exemple le plus parlant étant le bitcoin, avec un cours ne cessant d’augmenter depuis sa création. De quoi intéresser les plus sceptiques ! « The technology behind bitcoin could transform how the economy Works » titrait the économist il y a deux ans, Libération parlait de « révolution ». Visionnaire ? En tout cas les titres prédisaient un développement important et rapide de cette nouvelle technologie, et ils ont tapé dans le mille …
La Blockchain, ça vous parle ?
La Blockchain est la technologie qui se cache derrière les systèmes de crypto-monnaie. Une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. Une technologie qui « pourrait changer le monde »… Stockant et transmettant les informations, la Blockchain a pour ambition de simplifier un protocole de gestion de données numériques. Une grosse base de données en quelque sorte. Jusqu’ici, rien d’extraordinaire. Ce qui change la donne :
- Transparence : chacun peut consulter l’ensemble des échanges, présents et passés.
- Sans organe de contrôle ni tiers de confiance : elle est fondée sur des échanges de peer to peer (P2P). Le P2P étant un modèle type client/serveur mais où tous les postes du le type client/serveur mais où tous les postes du réseau ont les deux fonctions aussi bien en envoi qu’en réception.
- Infalsifiable et sécurisée : contrairement aux bases de données plus classiques, elle est « distribuée ». C’est-à-dire que différents exemplaires existent simultanément sur différents ordinateurs baptisé « nœuds » du réseau. De quoi éviter que la Blockchain puisse être hackée.
La grande particularité de la Blockchain est son architecture décentralisée, c’est-à-dire qu’elle n’est pas hébergée par un serveur unique mais par une partie des utilisateurs. Il n’y a aucun intermédiaire pour que chacun puisse vérifier lui-même la validité de la chaîne. Les informations contenues dans les blocs (transactions, titres de propriétés, contrats…) sont protégées par des procédés cryptographiques qui empêchent les utilisateurs de les modifier ou de les falsifier.
L’explosion de la demande de crypto-monnaie
Le bitcoin est le cas d’usage le plus connu de la Blockchain. Il a été créé en 2008 par un inconnu dont le pseudonyme est Satoshi Nakamoto. Il désigne à la fois un protocole de paiement sécurisé et anonyme, et une crypto-monnaie. N’importe qui peut accéder à cette Blockchain (elle est publique, donc ouverte à tous) et donc utiliser des bitcoins. Pour ce faire, il suffit de créer un portefeuille virtuel, téléchargeable sur les stores d’applications. La crypto-monnaie permet d’acheter des biens et services et peut être échangée contre d’autres devises. Son cours et sa valeur sont évolutifs puisqu’ils sont cotés sur un marché.
Aperçu de l’évolution de son cours depuis sa date de création, source: bitcoinchart.com
Au printemps dernier, le Bitcoin comme une monnaie légale au Japon, alors qu’elle reste illégale voire même interdite dans beaucoup d’états. Tous les investisseurs qui avaient raté le train en 2009-2010 se ruent donc sur tout ce qui bouge, et de nouvelles monnaies dématérialisées explosent aux yeux du grand public. A tel point que la part de marché du Bitcoin dans ces monnaies est passée de 95 % à moins de 60 %. Pour autant, le Bitcoin se porte bien. Sa parité avec le dollar n’a jamais été autant à son avantage, ayant dépassé les prévisions des spécialistes franchissant le seuil des 10 000 $ pour un Bitcoin.
Éthéreum fait de l’ombre à Bitcoin
Les crypto-monnaies Bitcoin, Ethereum et Ripple se partagent plus de 69% du marché.
Modèles alternatifs au Bitcoin , les Altcoins sont moins réputés mais très nombreux. Le processus même de fabrication des crypto-monnaies, par « minage » entraine la diversification de ces monnaies. En effet, plus la monnaie est connue, plus la puissance demandée des ordinateurs nécessaires aux calculs complexes est énorme. Par conséquent, les prospecteurs se retournent donc vers des Altcoins, demandant moins de ressources.
Source : finbuzzactu
La blockchain Ethereum est devenue aussi populaire que le bitcoin. Mise en service en 2014, le cours est moins élevé mais cette monnaie pousse davantage ses limites. Tandis que le Bitcoin se concentre essentiellement sur l’émission de paiement, l’Ethereum permet de faire tourner des « smart contract », programmes autonomes qui exécutent automatiquement des actions validées au préalable par les parties prenantes. L’Ethereum et ses « contrats intelligents » intéressent les acteurs de la banque et les assurances mais aussi les professions juridiques. Ces acteurs pourront à l’avenir certifier des transferts de propriété de manière plus sécurisée ou encore verser automatiquement des indemnités.
Le Ripple (XRP) permet une architecture serveur P2P pour faciliter la circulation de valeur entre les institutions financières. Les entreprises de services financiers peuvent ainsi effectuer des paiements directement les unes aux autres, que ce soit à travers différents réseaux, frontières géographiques ou devises.
La plus grande partie des XRP n’a pas encore été distribuée, de manière à éviter l’hyperinflation. Contrairement au Bitcoin et à de très nombreuses monnaies dématérialisées, le XRP est déflationniste. Dans peu de temps, le XRP sera encore plus décentralisé que le Bitcoin. Contrairement à ce dernier, qui dispose d’un stock limité (comme la majorité des crypto-monnaies) sans déflation possible du nombre de Bitcoins, une très faible partie des XRP se « perdent » durant les transactions, réduisant le stock et assurant l’augmentation de la valeur, soit exactement le contraire d’une inflation avec un stock illimité.
Son paramètre majeur de régularisation de marché séduit encore plus les banques et assurances.
Un intérêt grandissant dans le domaine bancaire et les assurances
Axa est le premier assureur à sortir une assurance basée sur la blockchain. En septembre 2017, il a lancé une assurance automatisée pour les retards de vol d’avion. Basée sur la blockchain Ethereum, cette assurance n’est ni plus ni moins qu’un « smart contract », un contrat intelligent qui déclenche un remboursement automatique une fois que le retard a été constaté.
Les banques se mettent aussi au parfum, puisque de nombreux projets sont en cours de développement. UBS et IBM ont lancé une initiative qui vise à concevoir une plateforme de trading basée sur la blockchain. Intitulée « Batavia », cette technologie permettrait aux banques et à leurs clients d’automatiser ce processus qui est encore très manuel et matérialisée. Batavia permettra de tracer une transaction de À à Z.
Tous les spécialistes sont formels, le blockchain et les crypto-monnaies sont une révolution tant sur le plan technologique que financier.
Son développement, sa valorisation et son usage sont en plein essor lui laissant un avenir très prometteur. Effet de mode, bulle spéculative ou solidité réelle ? seul l’avenir le confirmera…